« Le contraire de la connaissance, ce n’est pas l’ignorance mais les certitudes » écrit Rachid Benzine dans Lettres à Nour
Tour à tour, les élèves ont fait vivre le dialogue avec l’enseignant-écrivain, en s’appuyant particulièrement sur leur lecture de deux des livres de l’auteur, Lettres à Nour (2019) et L’homme qui lisait des livres (2025). Au-delà des interrogations liées au thème d’HGGSP sur la guerre et la paix et particulièrement sur le Moyen-Orient, les échanges ont abordé les questions plus complexes de terrorisme ou de radicalisation. L’expérience de terrain de l’islamologue (enquête dans les prisons pour étudier le discours de Daech), ses concepts ou références philosophiques (Simone Weil dans L'Iliade ou le poème de la force) ont permis aux élèves de penser les questions du rapport de force ou de la violence
Les savoirs de ce grand intellectuel ont pu impressionner ces Terminales. Toutefois, l’un d’entre eux soulignait ensuite « que son humanité fait sa force ». Un autre précisait que c’était « très fort d’avoir mis un visage sur un auteur » et d’avoir pu ainsi l’écouter expliquer comment ses fictions donnaient à réfléchir sur des phénomènes complexes. Le pouvoir des livres selon Rachid Benzine est en effet de permettre de résister aux récits qui enferment et de préserver notre humanité.
Ainsi, face aux utopies orientées vers la violence, l’auteur fait le pari de continuer à tenir un discours de raison et de « dire/écrire les choses avec tendresse » en se référant à l’éthique de Paul Ricoeur : « Une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes »
Pour aller plus loin :
- Les livres de Rachid Benzine au CDI
- https://www.lemonde.fr/religions/article/2024/01/14/rachid-benzine-islamologue-et-ecrivain-l-ecole-a-ete-pour-moi-le-lieu-de-l-epanouissement-personnel_6210713_1653130.html
- https://www.radiofrance.fr/franceculture/paul-ricoeur-une-vie-bonne-avec-et-pour-autrui-dans-des-institutions-justes-8824338 (2018)